Analyse 1er trimestre 2022

Bilan

Ce trimestre est évidemment marqué par le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Au-delà de la tragédie humaine qui nous renvoie aux pires moments de l’Histoire, cet évènement dramatique a impliqué de forts soubresauts sur les marchés financiers.

L’effet de surprise conjugué à une incertitude quant aux développements du conflit a provoqué des ventes massives d’actifs russes bien sûr, mais aussi une forte consolidation des marchés financiers dans leur ensemble.

Même si la situation est catastrophique pour le peuple Ukrainien, le conflit reste localisé et ne semble pas prendre le chemin d’un embrasement généralisé. Les marchés ont donc rebondi sans pour autant retrouver leurs niveaux de début d’année.

Les conséquences sont de deux ordres ; premièrement cela incite les investisseurs à la prudence et donc à freiner le développement de nouveaux projets et deuxièmement la tendance inflationniste se trouve renforcée du fait des difficultés d’approvisionnement et de la hausse du prix des matières premières, en particulier énergétiques.

Ces écueils sont amplifiés par la politique “zéro Covid“ menée en Chine et un vaccin peu efficace. Des grandes villes industrielles comme Shanghai ou Shenzhen sont totalement fermées. Les confinements freinent l’activité de la deuxième économie mondiale et continuent de perturber les chaines de production.

Comme prévu, les banques centrales annoncent dans le même temps des restrictions monétaires dans le but de freiner l’inflation. On constate cependant que les hausses de prix commencent à se diffuser, en particulier aux Etats-Unis, et nous nous interrogeons sur la formation d’une boucle prix-salaires qui rendrait cette inflation beaucoup plus pérenne.

Pour le moment, la situation financière des entreprises et des ménages reste bonne, en raison notamment des plans de soutien monétaires et budgétaires post-Covid et de la forte croissance qui a suivi la réouverture des économies.

Mais les taux d’intérêt qui augmentent viennent renchérir le coût du crédit avec des répercussions attendues sur les résultats des entreprises.

Point marchés, risques et opportunités

L’évolution des marchés actions devient erratique et la nervosité des intervenants est perceptible.

Alors que le prix des matières premières s’envole, les écarts entre les secteurs qui en profitent et ceux qui en pâtissent se creusent. Les valeurs énergétiques et aurifères sont plébiscitées pendant que les banques ou certaines valeurs comme l’automobile souffrent.

Le rattrapage des marchés européens et des valeurs décotées laisse place au retour des investisseurs vers les valeurs de croissance et les thématiques, faisant suite à leur contre-performance observée depuis environ 5 mois.

Du fait de son alliance avec la Russie, la Chine profite de cette période pour sécuriser ses approvisionnements en ressources naturelles à faible coût. Cela renforce sa compétitivité future.

Les Etats Unis, moins touchés par le conflit en Ukraine du fait de leur éloignement géographique et d’une moindre sensibilité à l’évolution des prix de l’énergie (les Etats Unis sont autosuffisants en pétrole), retrouvent de leur attractivité.

La direction des marchés à court terme dépendra principalement de l’évolution du conflit en Ukraine ainsi que du niveau des restrictions monétaires (hausses de taux, réduction des bilans). Les actions enclenchées par les banques centrales seront liées à l’évolution de l’inflation.