Analyse 1er trimestre 2023

Bilan

L’économie mondiale fait preuve d’une certaine solidité au regard de l’environnement actuel. La croissance reste globalement positive mais faible, l’inflation décélère progressivement et le marché de l’emploi est toujours dynamique. Le resserrement des politiques monétaires continue, alors que la hausse des taux d’intérêt approche de son terme.

Le consensus attend toujours une récession dans les pays développés au cours des prochains mois, mais de faible ampleur. Pour le moment, les marges des entreprises restent élevées et la consommation se maintient.

La hausse des taux va certainement impacter négativement l’économie et par conséquent les résultats des entreprises mais force est de constater que leur résilience est remarquable à ce stade.

L’épisode récent de faillites bancaires a démontré que les institutions politiques et monétaires sont présentes pour soutenir l’économie lorsque c’est nécessaire. La hausse des taux forte et rapide aura permis aux banques centrales de retrouver des marges de manœuvre pour soutenir l’économie si besoin.

Après l’abandon de la politique “0-Covid“ au mois de janvier, le redémarrage de la Chine est désormais effectif. Les positions du gouvernement chinois en faveur du développement économique permettent de surcroit d’envisager une croissance de la seconde économie mondiale supérieure à 5% en 2023. Même si l’augmentation du prix des matières premières qui en découle constitue un risque sur le plan de l’inflation, la fluidité des chaînes de production retrouvée aura au contraire un effet désinflationniste.

Point marchés, risques et opportunités

Mis à part l’épisode de décrochage de l’ensemble des marchés financiers à la fin du premier trimestre du fait des secousses bancaires, ce début d’année a été bénéfique aux actions et aux obligations.

Les valorisations des actions sont certes légèrement supérieures à leur moyenne de long terme et les perspectives de croissance économique ne sont pas très élevées. Mais avec un emploi au beau fixe, la consommation résiste très bien. Par conséquent, les performances en termes de chiffre d’affaires et de résultats des entreprises restent globalement solides.

Notons ici que l’inflation aura été un prétexte largement utilisé par de nombreuses entreprises pour augmenter confortablement leurs marges bénéficiaires.

Il semble également que le resserrement monétaire touche à sa fin et qu’un probable soutien des banques centrales (une fois l’inflation sous contrôle), accompagné de baisses des taux d’intérêt (à horizon de quelques trimestres), est susceptible de soutenir les valorisations des actions et des obligations.

Ce contexte est extrêmement favorable aux marchés obligataires qui affichent des rendements que nous n’avions pas observé depuis plus d’une décennie. Sur les marchés actions, après la purge observée l’an passé sur les valeurs de croissance, les valorisations des sociétés cotées sont plus raisonnables, ce qui devrait limiter la volatilité.

Si le contexte général est plutôt favorable, il convient de rester vigilants sur le plan du crédit bancaire qui commence à se contracter. En effet, la hausse des taux et les problèmes rencontrés sur les bilans bancaires militent pour une réduction des prêts octroyés aux entreprises et aux ménages avec pour conséquence une baisse de l’investissement, des licenciements (déjà observés dans certains secteurs comme la technologie) et une baisse de la consommation dans certains domaines.

De la même manière, le secteur de l’immobilier en général est affecté par des taux de crédit plus élevés et des valorisations qui nécessitent des ajustements en conséquence. Même si l’immobilier locatif est plutôt sécurisé, il convient d’être attentifs à la valorisation de certains actifs peu rentables, susceptibles de souffrir davantage de cet environnement.

Inversement, les immeubles bénéficiant de rentabilités élevés (secteur de la santé, métropoles moyennes), conserveront, à notre avis, un avantage compétitif en comparaison d’autres classes d’actif comme les obligations.