Analyse 2ème trimestre 2022

Bilan

Ce second trimestre s’inscrit dans le développement des événements de début d’année.

La guerre en Ukraine se prolonge avec une visibilité très faible quant aux possibilités d’évolution de ce conflit.

L’inflation se développe et s’installe, les hausses de prix dues à la raréfaction des matières premières et de certains biens manufacturés se diffusent progressivement dans l’économie avec un début d’effet sur les salaires, donc sur les coûts de production.

Si cette inflation se maintient, on peut penser que la hausse des salaires combinée à celle des intrants de production réduise les marges de certaines entreprises, en particulier celles n’ayant pas la capacité de répercuter les hausses de coûts sur leurs prix de vente.

Le revirement des politiques monétaires est bien engagé, ce qui constitue dans un premier temps une difficulté pour les agents économiques. L’octroi de financement devient en effet plus restrictif et plus onéreux. Le pouvoir d’achat est en outre affecté. Mais cela signifie aussi que nous revenons progressivement vers une situation économique normalisée, dans laquelle les taux d’intérêt redeviennent positifs et qui n’est plus sous perfusion des Etats. L’allocation des ressources se rationalise et la distorsion de prix de certains actifs s’amoindrit.

En conséquence, le spectre de la récession anime les débats et la question est de savoir d’une part si elle aura lieu et d’autre part quelle pourrait être son ampleur.

Enfin, alors que l’Europe et les Etats-Unis tentent de freiner l’inflation grâce à des restrictions monétaires, la Chine poursuit inversement le soutien à son économie par le biais de politiques expansionnistes.

Point marchés, risques et opportunités

Le premier semestre 2022 se solde par de très fortes contractions des indices boursiers internationaux avec des baisses comprises entre 15 et 30 %. Cette correction est soudaine et d’une ampleur rarement observée dans le passé.

Les phénomènes qui peuvent expliquer cette baisse sont les suivants :

– l’invasion de l’Ukraine qui a propulsé les prix de l’énergie et de certaines matières premières à des niveaux très élevés,

– une Chine dont la production est toujours ralentie par la politique “zéro Covid“,

– une inflation résultant en partie de ces deux phénomènes et qui a amené les banques centrales à modifier rapidement leurs politiques monétaires.

L’ajustement du prix des actions à ces nouveaux paramètres a été extrêmement rapide d’où la contraction des marchés depuis le début d’année.

Les fonds actions européens ont en particulier subi 20 semaines de flux négatifs d’affilé.

La période de publication des résultats qui s’ouvre début juillet nous donnera une meilleure visibilité sur l’impact de ce nouvel environnement économique et monétaire relatif à la santé financière des entreprises cotées. Au-delà des performances du 1er semestre, la communication des prévisions pour la seconde partie de l’année donnera une impulsion nouvelle à la dynamique des marchés. Une baisse complémentaire n’est pas à écarter mais elle n’est pas certaine, tant l’ajustement des marchés actions a déjà été important.

Les taux vont également poursuivre leur hausse, ce qui constitue sur ce point un argument en faveur d’une baisse complémentaire des actifs risqués.

Cependant, en cas d’évolution positive du conflit en Ukraine, d’inflation moins forte que prévu ou d’inflexion du discours des banquiers centraux, la direction des marchés actions pourrait s’inverser.

Si l’augmentation des taux est une mauvaise nouvelle pour les actions, c’est en revanche une excellente nouvelle pour une classe d’actif oubliée depuis plusieurs années ; les obligations.

En effet, avec des taux positifs (et élevés sur certains actifs) et une diminution des liquidités disponibles auprès des banques centrales, les entreprises recourent de plus en plus à l’émission d’obligations pour se financer sur le marché. C’est une opportunité de placement à ne pas négliger sur un horizon de moyen terme.