Analyse 3ème trimestre 2023

Bilan

L’économie mondiale progresse toujours à un rythme d’environ 3% l’an. La croissance américaine continue de surprendre par sa résilience, l’Europe est atone avec une Allemagne en légère récession pendant que la Chine souffre toujours à la fois de problèmes structurels et conjoncturels.

L’inflation continue sa décrue, mais à un rythme ralenti. Les augmentations de salaire et le prix élevé du pétrole expliquent principalement ce phénomène. En effet, du fait de ses multiples usages, le prix du pétrole se diffuse dans l’économie au travers de nombreux secteurs (transport, chauffage, processus industriels, composants de l’industrie, agriculture etc.). L’augmentation des salaires participe également à une revue à la hausse des coûts de revient qui sont eux-mêmes répercutés sur les prix de vente des biens, des marchandises et des produits alimentaires.

La poursuite de cette inflation, trop forte par rapport à l’objectif fixé à 2%, incite les banques centrales à prévoir de conserver des taux d’intérêt sur des niveaux plus élevés plus longtemps tout en réduisant la masse monétaire en circulation. Ces décisions ont eu pour conséquence l’augmentation des taux longs en fin de trimestre (L’emprunt 10 ans français – OAT – est ainsi passé de moins de 3% cet été à 3,5% fin septembre).

Ce contexte inflationniste impacte la consommation, l’investissement et le prix des actifs. En effet, avec des taux plus élevés, le coût du crédit consommation est plus onéreux et contribue à freiner les achats, d’autant plus que l’excès d’épargne covid est désormais totalement consommé. La hausse du coût du financement des investissements pèse également sur les ménages et les entreprises (véhicules, immobilier, ameublement, machines-outils, rachats d’entreprises, lancement de nouvelles activités). Enfin, le prix des actifs s’ajuste petit à petit à ce nouvel environnement de taux d’intérêt plus élevés. Après les actions et les obligations en 2022, c’est l’immobilier qui montre désormais des signes de faiblesse.

Point marchés, risques et opportunités

L’ensemble des actifs financiers et immobiliers s’ajuste au nouvel environnement de taux d’intérêt et à la baisse de la liquidité.

Les marchés actions sont pénalisés par une valorisation assez élevée, par l’impact négatif de l’inflation sur les marges ainsi que des perspectives commerciales contraintes en raison du ralentissement économique. Le manque de visibilité sur les résultats des entreprises dans un contexte peu porteur nous incite à la prudence sur cette classe d’actif. Des résultats inférieurs aux attentes pourrait entrainer de fortes sanctions. Certaines baisses excessives pourront être mises à profit pour réaliser des achats à bon compte.

Les obligations bénéficient du versement de leurs coupons mais leur progression est ralentie par l’augmentation continue des taux d’intérêt. Les rendements augmentent en proportion et sont de plus en plus significatifs sur des émissions bien notées donc faiblement risquées (entre 5 et 7%). La perspective de la fin de la hausse des taux d’intérêt à court terme permettra de bénéficier de ces rendements élevés.

Les sicav monétaires retrouvent de l’attrait, permettant aux liquidités en attente d’investissement d’être rémunérées à des taux supérieurs à 3%.

Enfin, après avoir résisté longtemps, le marché de l’immobilier se contracte. Les transactions sont en fort recul alors que la baisse des prix des immeubles se généralisent, tant sur l’habitation que le tertiaire.